VANCOUVER, BC - PORTLAND, OR

Voyage : du 13 au 18 septembre 2018 - Atelier avec J.B Mackinnon + Atelier avec Adam Kuby

VILLE HÔTE

Ce dernier voyage a amené KANVA sur la côte Ouest du Canada et des États-Unis. Attérir à Vancouver, traverser la frontière pour atteindre Portland tout en passant par Seattle - un itinéraire bien rempli sur 4 jours.  

Pour l'esprit et l'œil habitués aux paysages naturels de l'Est du Canada et du Québec, la nature sauvage de la côte Ouest apparaît surdimensionnée. L'abondance de la nature se manifeste immédiatement en sortant de l'aéroport.

VANCOUVER

En arrivant à Vancouver par un vol en provenance de Montréal, les membres de KANVA ont été étonnés par la hauteur des arbres, la densité de la verdure, la grandeur des montagnes, qui tous, apportent une forte conscience visuelle des habitats naturels qui entourent la ville humaine et cohabitent avec elle. La nature devient un acteur important dans le paysage et l'expérience quotidienne. L'échelle de ce paysage sauvage provoque une humilité envers l'environnement naturel et maintient le discours de la cohabitation au premier plan.

SEATTLE

Au départ de Vancouver, un voyage en voiture, longeant la côte de l'océan Pacifique, a conduit KANVA vers le sud. Les paysages naturels se sont succédés, tous aussi époustouflants les uns que les autres. La nature donne tout simplement envie de s'arrêter, de sortir de la voiture, de respirer chaque parcelle d'air frais et de toucher chaque arbre couvert de mousse. Sur la route pour ce dernier atelier, les membres de KANVA se sont arrêtés pour visiter Seattle. Entourée d'eau et de montagnes, la ville abrite des icônes architecturales telles que la bibliothèque publique the Seattle Public Library et le musée de la culture pop (the Museum of Pop culture), pour n'en citer que deux. Pour se familiariser avec le travail de l'artiste de Portland et collaborateur du Prix de Rome, Adam Kuby, KANVA a visité son œuvre Hydro-Geo-Bio. Commandée par le Bureau des arts et de la culture de la ville de Seattle (City of Seattle Office of Arts & Culture) dans le cadre du fonds 1% pour l'art et la construction, cette installation permanente abrite 29 cabanes d’oiseaux au sein d’un mur exposé du bassin de rétention des eaux pluviales. 

PORTLAND

Portland, une ville située dans un paysage montagneux, montre un grand développement des transports publics. Et ce n'est là qu'un des facteurs qui placent la ville sur la carte en termes d'éco-convivialité.

"Tout pousse si facilement ici", a dit Adam Kuby avec un sourire satisfait. C'est probablement l'un des facteurs qui influencent la façon dont les habitants occupent leur propre propriété. Il semble que chaque parcelle de terre soit ici utilisée pour faire pousser quelque chose. Fleurs, arbres fruitiers et plants de tomates utilisent chaque centimètre carré de terrain. Cela vaut non seulement pour les jardins cachés derrière les maisons, mais également pour les cours avant, où les parterres de plantation prédominent. 

ACTIONS HUMAINES / IMPACTS SUR LE PAYSAGE NATUREL

Il y a deux actions humaines des plus remarquables qui ont été vécues tout au long de ce voyage final.

La première est peut-être négative, et concerne l'amnésie de nous tous, êtres humains, au fur et à mesure que nous avançons dans le temps, de génération en génération.  En arrivant à Vancouver et en découvrant la ville pour la première fois, les membres de KANVA ont été époustouflés par la grandeur de la nature. De grands pins blancs ponctuent le paysage et élèvent le regard vers le haut. Un humain est humble en raison de leur présence. Cependant, en écoutant leurs observations, James McKinnon a apporté à la table ses notions très explorées de décalage de référence et d'amnésie des états passés de la nature. Chaque être humain sur Terre a sa propre perception de la nature sauvage, et de ce qu'elle était autrefois. En réalité, chaque génération développe une image visuelle de ce qu'était la nature sauvage dans leur enfance, et cette perception reste avec eux tout au long de leur vie. Elle devient pour eux la description primordiale, un outil de mesure de référence pour évaluer l'ampleur des dommages causés à la planète par les humains en une seule vie. Des histoires comme "Quand nous étions enfants, tout ceci n'était qu'une forêt... Quand j'étais petit, les gens avaient le droit de se baigner dans cette rivière.... etc, etc, etc" deviennent des références à mesure que les gens de cette génération grandissent. Il est rare que les gens fassent l'effort d'essayer de visualiser et de saisir l'image de la nature d'il y a 100 ans, 200 ans ou encore 500 ans. Cette amnésie générationnelle permet aux êtres humains de dire que "les choses ne vont pas si mal", et de pardonner la destruction continue des paysages et des habitats. Pour citer James MacKinnon : "Nous devons oublier ce qui précède ; nous devons oublier ce que nous avons détruit ; nous devons oublier ce que nous avons perdu, à mesure que nous avançons dans une direction particulière, afin de continuer à justifier le fait d'avancer dans cette direction".

Ainsi, dans l'état actuel des choses, les pins blancs, dont on peut s'émerveiller aujourd'hui à Vancouver, ne représentent même pas 10 % de la grandeur qui y régnait autrefois. Les plus grands géants ont tous été exploités pour construire des mâts de navire, et d'autres continuent à être abattus par lots pour permettre l'aménagement du territoire.

La deuxième expérience est positive, une véritable merveille des temps modernes, dont les membres de KANVA ont eu le privilège d'être les témoins le soir de leur arrivée dans la ville de Portland. Le voyage ayant lieu en septembre, il a coïncidé avec la migration des martinets de Vaux vers l'Amérique centrale et le Venezuela. Ces oiseaux migrateurs se rassemblent en grands groupes et passent le long de la côte Ouest pour s'arrêter quelques nuits dans une cheminée spécifique d'un bâtiment scolaire de Portland. Le spectacle commence au crépuscule. La pelouse se remplit de spectateurs, et avant même qu'un seul oiseau n'apparaisse, l'excitation est dans l'air comme avant un grand événement sportif. Un oiseau apparaît de nulle part, puis un autre, puis un autre, et avant d'avoir pu s'en rendre compte, des milliers d'oiseaux fourmillent dans le ciel. À l'unisson, le nuage semble se transformer en entonnoir et lévite jusqu'à ce que chaque oiseau trouve refuge dans la cheminée pour la nuit.

Et cette belle réalité est que les humains choisissent de laisser les oiseaux être : ils n'interfèrent pas, ils ne mettent pas de chapeau de cheminée pour empêcher les oiseaux de se percher. Il s'avère que l'école primaire Chapman, dans le nord-ouest de Portland, abrite le plus grand perchoir connu de martinets de Vaux en migration au monde ! Cette action humaine, ou peut-être une absence délibérée d'action, est quelque chose dont il faut tirer des leçons. Peut-être qu'une véritable cohabitation est possible !

ATELIER

Le cinquième atelier de cette série du Prix de Rome s'est tenu à la Graduate School of Journalism sur le magnifique campus de l'University of British Columbia. Deux (2) membres du KANVA se sont rendus à Vancouver pour rencontrer et tenir l'atelier avec James Bernard MacKinnon, qui à son tour a invité plusieurs participants qui ont contribué à élargir la conversation et à apporter de nouvelles perspectives sur la relation humaine avec l'environnement naturel. Un grand merci à Kelty Miyoshi McKinnon (architecte paysagiste et partenaire du PFS Studio, Vancouver), Nick Page (biologiste professionnel diplômé en architecture paysagère, BLA, MCs, RPBio) et Latoyia Gooder (étudiante) pour leur participation.

Le sixième et dernier atelier, s'est tenu au studio & résidence d'Adam Kuby à Portland, Oregon, a rassemblé un groupe pétillant et diversifié d'artistes, d'écologistes et de fonctionnaires municipaux. Adam Kuby a été rejoint par Linda Wysong (artiste visuelle interdisciplinaire), Dawn Uchiyama (responsable de la division du système d'eaux pluviales, Bureau du service environnemental, Portland), Randy Gragg (directeur, Portland Parks Foundation), Peg Butler (artiste environnementale, designer et chef de projet diplômée en architecture du paysage et en géographie), Toby Query (écologiste, ville de Portland et fondateur de Portland Ecologists Unite ! Guidés par les exercices de l'atelier, neuf (9) participants au total ont approfondi les discussions sur les initiatives de vie durable qui font de plus en plus partie de la vie des gens, et leurs conséquences sur l'environnement naturel. 

Membres de l’équipe présents durant le voyage : Rami Bebawi, Olga Karpova

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